Le Rocher du Pendu

Roche de légende A Corbion, vivait un couple de vieux mariés, Joseph et Marie, vivant d’un maigre revenu de la ferme et des produits d’élevage et du jardin. Chaque année, à la Saint-Pierre et Paul, Joseph descendait à la fête à Bouillon et il vendait la vache qu’il avait élevée avec soin dans son étable. Cette année, il allait comme toujours suivre le sentier de Bouillon qui arrive à la Semois au ruisseau de la Piroye où la vache pouvait s’abreuver. Peu à peu, il apercevrait le château féodal dominé par la tour d’Autriche. Ce matin, parti tôt au lever du soleil, il descendit guilleret la virée où il avait exploité l’hiver précédent sa part d’affouage, tout heureux du marché qu’il allait faire et de la petite goutte qu’il ne manquerait pas de s’abreuver, une fois le marché conclu. En longeant la rivière, il eut un pressentiment en passant au pied de la pente de la colline qui a pour nom le Purgatoire et l’Enfer… Arrivé au gué de la Poulie, il prit à droite le chemin qui le faisait rentrer en ville pour arriver au marché grouillant de monde. Il y avait cette année-là peu de bétail à vendre, aussi les marchands de bestiaux se ruèrent sur notre Joseph qui n’avait jamais été tant courtisé. Très rapidement, une solide poignée de main concluait la vente à des conditions inattendues. Qu’est-ce que la Marie serait heureuse d’apprendre la bonne nouvelle ! Les bouillonnais avaient vu la paye reçue et invitèrent illico le Corbulot à prendre un verre et à taper la carte, ce qu’il ne pouvait pas refuser. Les trois compères le firent gagner dans un premier temps, puis, l’euphorie aidant, il ne put refuser de continuer le jeu alors qu’il s’était mis à perdre dangereusement face à des tricheurs avérés. Cela continua tant et si bien qu’il ne lui resta bientôt plus que le licou avec lequel il avait emmené sa vache… Tout penaud, il reprit le chemin du retour, longeant la Semois et les bois dont l’exploitation était véritablement infernale… Il songeait à l’accueil que lui réserverait sa femme lorsqu’elle apprendrait la nouvelle… Il monta alors le côté pentu de la roche dont le sommet surplombe la Semois de plus de 70 m de hauteur et, arrivé au point de vue, désespéré, il accrocha son licou à un bouleau et le passa à son cou pour se jeter dans le vide où il ne fut retrouvé que le lendemain. Il n’avait pas osé affronter la méchante humeur de la Marie… Le rocher porte depuis lors le nom de Rocher du Pendu. La vue du Rocher du Pendu En aval de la rivière, se trouve la propriété de Cordemois, où fut construite l’abbaye du même nom, en 1935. En rive gauche, c’est le bois du Broco et en rive droite, une prairie sépare l’abbaye de la Semois. Une magnifique allée d’érables conduit aux bâtiments et plus loin à la ferme dont l’entrée est précédée par un tilleul remarquable. En amont, vers la droite, se profile le long de la rivière le camping communal de Halliru que l’on rejoint à pied, au départ de Bouillon, en suivant le sentier Ladmirant, du nom d’un ancien pharmacien qui eut l’idée de le construire avec l’aide du Comité des Sites et Promenades, l’ancêtre de l’actuel Syndicat d’Initiative de Bouillon. La longueur du sentier est de près de 2 km. Source: Groupe de travail Roches et Rochers sous coordination de Contrat Rivière Semois - ChiersLe rocher du Pendu est situé le long des promenades : 1, 2, 15